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Anxiety
La méditation de Pleine Conscience ou Mindfulness

"La pleine conscience nous parle d'être pleinement éveillé dans notre vie. Il s'agit de percevoir l'exquise vivacité de chaque instant. Nous nous sentons plus vivant. Nous trouvons aussi un accès immédiat à nos ressources internes puissantes, ressources de discernements, de transformation et de guérison." Jon Kabat-Zin

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Méditer, c'est s'arrêter, ressentir, observer et laisser les choses être telles qu'elles sont. 

Inscrite depuis des millénaires au coeur de la philosophie bouddhiste, la méditation de pleine conscience a été importée dans le monde de la psychothérapie il y a quelques années. 

Après une assez longue période pendant laquelle la diffusion de la méditation de pleine conscience a été confidentielle et a même été accueillie par la médecine occidentale avec un certain scepticisme, on peut noter que depuis quelques années elle intéresse à la fois le monde médical, la recherche et le grand public, et qu'elle est de plus en plus utilisée dans le soin de la souffrance physique ou psychique. 

La pleine conscience commence donc à devenir une pratique corporelle et psychique accessible à tous, reconnue maintenant pour ses effet thérapeutiques sur les troubles anxieux ou les rechutes dépressives, mais aussi pour ses vertus préventives. Le seul prérequis étant que les personnes soient désireuses, motivées, persévérantes et prêtes à s'ouvrir à cette expérience. 

 

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Qu'est ce que la méditation de pleine conscience ? 

 

La pleine conscience est un état de conscience spécifique qui se retrouve à la base des différents courants de méditation bouddhiste. Cette pratique a été importée dans le monde de la psychologie scientifique dans les années 90 par Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine américain. (En anglais : Mindfulness ) 

 

Ce dernier la définit ainsi : 

" La pleine conscience signifie diriger son attention d'une certaine manière, c'est à dire délibérément, au moment présent, sans jugement et sans attente". 

- Diriger son attention : La pleine conscience est une pratique de l'attention. C'est un entraînement de l'esprit permettant de développer ses capacités à orienter et à stabiliser son attention. 

- Délibérément : il s'agit d'une démarche volontaire, sur un temps donné et nécessite une vigilence active tout au long de la pratique. 

- Au moment présent : il s'agit d’être pleinement conscient de l'instant et de ses pensées, émotions et sensations. Il n'y a pas d'autre intention que d'observer et ressentir simplement ce qui est, sans élaboration verbale et sans se laisser emmener ailleurs par son esprit. 

- Sans jugement de valeur : Cette attitude consiste à reconnaitre et accepter la réalité telle qu'elle est, en se dégageant du mode réactif habituel, c'est à dire des tendances à juger, à contrôler ou à orienter l’expérience de l'instant présent. 

 

L'esprit humain a une nature vagabonde et nos habitudes mentales, nos réactions automatiques, nous détournent en permanence de l'ici et maintenant. Par conséquent, si la pratique de la pleine conscience peut paraitre simple, elle n'est pas nécessairement facile. 

Ce que l'on nomme méditation relève d'exercice délibérés, prolongés et répétés, nous permettant de développer notre aptitude à "faire attention". 

L'étymologie du terme " méditer" – du latin meditari, " s'exercer", “ cultiver” , fréquentatif de mederi, " soigner" oriente d'ailleurs vers une recherche de soulagement. 

 

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En quoi la "pleine conscience" est elle différente du fonctionnement mental habituel ? 

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Notre esprit bavarde continuellement : il conceptualise à propose du présent, rumine par rapport au passé, s'inquiète par rapport à l'avenir. Il fonctionne essentiellement à partir du mode "faire", c'est à dire l'analyse critique, le jugement, la comparaison, dont le but est de résoudre les problèmes que nous rencontrons. 

Le mode " faire" a une forte propension à automatiser notre vie en instaurant des habitudes. Ce que nous appelons le " pilote automatique", c'est le processus qui s'enclenche spontanément dans tous ces moments où nous sommes présents physiquement mais absent mentalement, indisponible parce que nous ruminons nos soucis. 

Les interprétations de notre s'esprit s'activent de façon fulgurante, le plus souvent sans que l'on s'en aperçoive. Et nous pouvons facilement les confondre avec la réalité. Nos réactions sont alors guidées par des habitudes de pensée et de comportement, des schémas mentaux souvent inadaptés, hérités de notre expérience, qui fonctionnent à notre insu et dirigent notre existence. 

Le mode " faire" est le lieu de notre réactivité automatique. Celle ci est sous-tendue par notre désir de résoudre immédiatement tout problème et tout inconfort. Lorsque nous réagissons de façon automatique, nous faisons appel à l'analyse rationnelle et les stratégies employées sont de deux ordres : la lutte ou l'évitement. 

Si ce mode mental nous aide à surmonter quantité de difficultés de notre vie extérieure, il peut s'avérer particulièrement contre productif dans le domaine émotionnel. Car il est impossible de résoudre les émotions comme des problèmes. A l'opposé du mode " faire" existe le mode " être", dont la méditation de pleine conscience est la porte d'accès. 

En cultivant notre capacité à revenir dans l'instant présent, nous nous offrons la possibilité d'avoir plus de liberté et de choix. 

Le mode " être " implique de rétablir le contact avec nos sens, il consiste à être vigilant à l'expérience présente, à percevoir directement ce qui se passe dans le monde extérieur comme dans notre monde intérieur. La méditation de pleine conscience est une pratique de l'éveil. 

En devenant plus conscients de nos pensées , émotions et sensations, nous apprenons à ne pas replonger sans cesse dans les vieilles habitudes mentales qui nous mettent en difficulté. L'acceptation inconditionnelle de l'expérience du moment présent permet d'orienter notre énergie le plus efficacement possible. 

Bien que négligé, le mode " être " est une disposition naturelle présente en chacun de nous et depuis toujours. La méditation de pleine conscience permet de renouer avec celle ci et de la développer.

Méditer n'est donc pas une question de capacité mais de volonté. 

 

 

 

Emergence et engouement au sujet du courant de la Pleine Conscience : 

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Nous vivons dans une société où tout est devenu urgent, c'est ainsi que notre monde est construit, ainsi qu'une culture qui valorise indéniablement le contrôle de l'expression des émotions. Nous ressentons tous des émotions difficiles et de la vulnérabilité, l'angoisse existentielle est inhérente à la condition humaine. 

Nos cerveaux sont stimulés en continu, nos vies sont remplies, il y a une forme d'injonction dans tous les domaines du " faire", et d'exigence de "bien faire". L'évolution des technologies de la communication ont provoqué une accélération considérable de nos rythmes de vie. 

Débordés de sollicitations, nous courons sans cesse sous la dictature de la rentabilité, de la réactivité, et de l'immédiateté. Notre impulsion à agir dans l'urgence nous désengage de notre pensée consciente et nous éloigne de ce qui est essentiel pour nous, et bien sûr, de nous même. 

Dans cette agitation mentale, la tension incessante pour maitriser, maintenir les frontières, aboutit à la crispation, la douleur, car on peut être tellement occupé à se protéger qu'on se protège de la vie elle même. De ce fait, nous risquons de vivre dans un excès de stress et dans un immense déficit de de sens. 

On voit combien le fait de tout analyser en oubliant l'importance du sensible crée de l'angoisse, et étrique notre sens de nous même et nos possibilités d'épanouissement. La méditation permet de tolérer les états intérieurs sans en avoir peur et sans chercher à les soulager car ils sont précieux pour se libérer des schémas enfermants. 

La pleine conscience nous permet de changer de "vitesse mentale", de ralentir, de sortir de nos automatismes et de nous rapprocher de nos besoins fondamentaux. 

La méditation apparait comme un chemin d'acceptation radicale, du vivant, de son chaos et de sa complexité. 

 

 

 

Quels sont le liens entre pleine conscience et psychothérapie ? 

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La pratique de la pleine conscience aide se libérer  de l'emprise des pensées et des émotions , et permet d'affiner notre conscience corporelle et celle des liens entre pensées, corps et émotions.

 

Les programmes de méditation permettent d'apprendre progressivement à : 

  Prendre conscience du fonctionnement en pilotage automatique 

–  Observer les émotions en relation avec les sensations corporelles 

–  Observer les pensées comme des événements mentaux 

–  Observer les habitudes de pensée et réactions automatiques qui alimentent le stress et la 

souffrance 

–  Développer de nouvelles réponses 

 

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La méditation nous guérit de certaines carences : 

–  Carence de calme ( stimulations sonores, visuelles, agitations ... ) 

–  Carence de lenteur ( injonction d'aller vite, de ne pas perdre de temps) 

–  Carence de continuité ( stabilité émotionnelle mise à mal par trop de sollicitation, stimulations )

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La méditation apprend à envisager les schémas négatifs comme des évènements mentaux et à se désengager du processus contre-productif de rumination. 

Sur un plan psychothérapeutique, gardons à l'esprit que ce n'est pas tant ce qui nous arrive que la manière dont nous y réagissons qui détermine notre mal être. La méditation s'inscrit dans la psychologie des ressources, celle qui cherche à developper nos trésors cachés, nos compétences oubliés, nos possibilités enfouies. 

La pleine conscience nous fait rencontrer tout ce sur quoi nous pouvons nous appuyer, en nous, à chaque instant de nos vies, agitées , douloureuses parfois. Retrouver cette ressource, c'est libérer une force de vie qui souvent transcende notre souffrance : nous laissons tomber la lutte pour choisir le " faire avec". 

La méditation ne remplace pas toute forme de thérapie mais elle pose les bases d'un ancrage, et définit un espace dans lequel peuvent se construire des valeurs et un sens de vie.

 

C'est une pratique holistique qui, en éveillant chacun à toute l'essence de son être, donne à tous une boite à outils et surtout une voie nouvelle pour appréhender sa vie. La méditation aide à renouer avec ce pouvoir inouï de l'intuition : en apprenant à repérer les émotions en présence, en comprenant les indices subtiles que véhicule chaque émotion, en saisissant les pensées qu'elles entraînent, en se rendant pleinement présent à soi même, on comprend que l'intuition ne vient pas de nulle part et qu'elle se construit en soi en s'appuyant sur tout un réseau qui échappait à la conscience. 

 

Il s'agit d'une pratique psychique introspective et non discursive : 

Introspective : car elle nous emmène au plus intime de nous même, au confins de notre être pour observer notre expérience intérieure. 

Non discursive : car il ne s'agit pas de comprendre, de réfléchir, d'élaborer avec des mots ce que nous ressentons, c'est l’expérience qui compte. 

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Quels sont les mécanismes d'action de la méditation de pleine conscience sur l'état de santé ? 

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La méditation de pleine conscience nous permet de modifier notre relation avec nos pensées, émotions et sensations en entraînant nos capacités de reconnaissance, d'acceptation et de distanciation. Il s'agit de developper une possibilité de régulation attentionnelle et émotionnelle, en dehors de toute forme de croyance. 

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- Sur le plan cognitif : 

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La pratique méditative nous amène à envisager nos pensées comme des événements mentaux et non comme un reflet valide de la réalité. Elle nous permet d'atteindre en nous un lieu d'où nous pouvons observer notre propre activité mentale. 

Méditer, c'est aller au fond de l'océan où tout n'est que calme et tranquillité : une multitude de vague a beau agiter la surface de l'océan, ses profondeurs n'en sont pas affectées pour autant, elles demeurent dans le silence.

 

En devenant conscient des pensées et des images qui traversent notre esprit, il est possible de s'en distancier et de les examiner dans une autre perspective, nous nous libérons des schémas automatiques de réactivité. 

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- Sur le plan émotionnel : 

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La méditation de pleine conscience permet de développer notre aptitude à reconnaitre nos émotions, à localiser leurs manifestations dans notre corps et à accepter qu'elles existent. 

Plutôt que de lutter ou de les éviter, nous redevenons libres de les vivre pour ce qu'elles sont et ce qu'elles ont à nous apprendre d'une situation. 

Les émotions négatives s'inscrivent dans le fonctionnement psychologique normal. Elles sont désagréables mais elles sont essentielles car elle nous alertent sur ce qui ne va pas. Notre réactivité automatique est sous-tendue par notre désir de résoudre immédiatement tout inconfort. 

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Lorsque nous réagissons de façon réflexe, les stratégies visant à réduire le malaise émotionnel sont de deux ordres : 

-  La lutte : comportement impulsif, rumination, déni de l’émotion ( contrôle émotionnel )

- L'évitement : distraction (hyperactivité, recherche de sensations, sports ++), dissociation ( se couper du ressenti ) anesthésie par recours à objets extérieurs (psychotropes, alcool, ...) 

Ces réactions sont contreproductives et elles peuvent prendre une tournure pathologique : aggravation de l'inconfort, perte d'énergie, renoncement à des actions importantes pour soi. L'approche de la pleine conscience implique une attitude mentale d'acceptation et d'ouverture à l'expérience, quelle qu'elle soit. 

Il s'agit d'une démarche active qui nous incite à choisir ( faire avec la réalité) au lieu de subir (refuser la réalité).

L'acceptation est le premier pas qui nous permet de devenir pleinement conscient des difficultés et, le cas échéant, d'y répondre de manière habile.

Etre présent : lâcher le besoin de résoudre le problème immédiatement, accueillir l’expérience telle qu'elle est , sans la juger ou essayer de la changer.

Choisir sa réponse : plutôt que réagir automatiquement

 

 

Comment se pratique la méditation de pleine conscience ? 

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La pratique de la pleine conscience demande d'engager tout son être dans le processus.

Au début cela demande des efforts et de la persévérance, car nous n'en percevons pas les bénéfices d'emblée. Les séances peuvent même s’avérer frustrantes et inconfortables. 

Une séance de méditation peut être fatigante, car elle nous oblige à mobiliser des ressources psychiques inhabituelles. 

 

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Attitudes et engagements qui fondent la pleine conscience :

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Ces attitudes sont le fondement sur lequel on peut construire une pratique solide, elles sont souvent naturelles.

 

- Le non jugement : être témoin impartial de son expérience. Cela demande qu'on devienne conscient du flot constant de jugements et de réactions aux expériences intérieures et extérieures dans lesquels nous sommes habituellement pris, et apprendre à s'en dégager. Il s'agit aussi de ne pas se juger de juger, juger est naturel, quand on s'observe entrain de juger, il est juste question d'être conscient de ce qui se passe.

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- La patience : une forme de sagesse, accepter le fait que parfois les choses peuvent se déployer à leur rythme.. On cultive la patiente quand on pratiquera pleine conscience. Cela nous rappelle que être présent c'est être complètement ouvert à chaque moment.

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- L'esprit du débutant :  trop souvent nous laissons nos pensées et croyances sur ce que nous "savons" nous empêcher de voir les choses telles qu'elles sont réellement. En méditation, on reste   l'esprit ouvert,  constamment en apprentissage, on reste toujours réceptif à de nouvelles possibilités. Chaque moment est unique et contient des possibilités uniques, c'est une vérité simple, mais "l'esprit du débutant" nous le rappelle efficacement.

 

La confiance : développer une confiance fondamentale en soi et en ses sentiments fait partie intégrante de l'entraînement à la méditation ; c'est à dire avoir confiance dans son intuition, en sa propre autorité plutôt que des indications à l'extérieur de soi même.

En méditation, il s'agit d'être soi, c'est la raison première de la méditation. Les enseignements, les guidances, les enregistrements sont des supports , on vise la responsabilité d'être soi même, apprendre à écouter les profondeurs de soi.

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- Le non effort : la méditation est différente de toutes les activités humaines ; bien qu'elle demande beaucoup d'énergie et de travail d'un certain type, c'est en final un "non faire". Elle n'a d'autre but que d'être soi même, l'ironie est que on l'est déjà. Cela a l'air paradoxal, et pourtant ce paradoxe peut nous orienter vers une nouvelle façon de nous voir, dans laquelle on essaye moins et est plus : celà survient en cultivant le non effort.

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- L'acceptation : accepter signifie voir les choses comme elles sont dans le moment présent, je les reconnais comme étant la réalité du moment présent. C'est le prérequis, la condition, pour pouvoir agir de façon appropriée pour évoluerer ensuite.

Accepter ne voulant pas dire se résigner. C'est l'entrée dans le moment présent, nous pouvons être sûr d'une chose, tout ce à quoi nous assistons en ce moment changera, nous donnant l'occasion de pratiquer l'acceptation de ce qui émergera, quoi que ce soit, à l'instant suivant

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- Le lâcher prise : s'entraîner à utiliser cette compétence en étant éveillé. Le lâcher prise n'est pas une expérience si inconuue, on le pratique chaque soir en s'endormant, on est donc des experts en lâcher prise.

Quand on commence à faire attention à note expérience intérieure, on se rend compte qu'il y a des pensées, des sentiments, des situations auxquels notre esprit semble vouloir s'agripper. Quand c'est agréable, on cherche évidemment à le prolonger. En méditant il est question de délibérément mettre de coté notre tendance à valoriser certains aspects et a en rejeter d'autres, nous laissons l'expérience être ce qu'elle est. Si on se surprend entrain de se juger : " j'y arrive pas, je suis nul", on le reconnait, on le laisse être, et on le laisse passer. De même avec les douleurs, en posture assise, si une douleur légère survient, on observe, et ça passe.

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- Engagement, autodiscipline et intentionnalité : insuffler une forme particulière d'énergie ou de motivation à sa pratique. Au début cela demande des efforts et de la persévérance, car nous n'en percevons pas les bénéfices d'emblée. Les séances peuvent même s’avérer frustrantes et inconfortables. Dans la pratique quotidienne, chacun sait pour lui ce qui lui convient.

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La pratique de la méditation de pleine conscience a deux aspects : FORMELLE et INFORMELLE

 

–  La pratique formelle, qui correspond à de exercices d'entrainement sur un temps dévolu 

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–  La pratique informelle, qui consiste à prêter régulièrement attention aux gestes du quotidiens 

 

LA PRATIQUE FORMELLE 

C'est ce qui est proposé lors des séances de méditations guidées en groupe. 

Méditer s'effectue assis sur une chaise, ou un coussin, dans un endroit calme ou l'on ne risque pas d’être dérangé. L'important est de trouver une position confortable, avec le dos bien droit, les yeux fermés ou mi clos. Il est recommandé de programmer une plage horaire et une durée pour cette pratique qui gagne à être quotidienne. 

Le processus méditatif se déroule schématiquement en 4 étapes : s'arrêter, ressentir, observer et laisser les choses être comme elles sont. 

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1- Se poser : au sens propre, c'est s'arrêter, s'assoir, et au sens figuré, c'est se tourner délibérément vers l’intérieur de soi 

 

2- Ressentir : c'est déjà une expansion de conscience 

 

3- Observer : se poser sur les berges du fleuve qui charrie branches, feuilles etc , ne pas se faire emporter par le courant Observer c'est se relier a l’expérience, ce n'est pas penser. On agit pas sur le contenu des pensées mais on change la relations qu'on entretient avec elles. 

Observer, c'est la présence d'esprit, au sens littéral. La méditation est un observatoire de nous même : si nous ne parvenons pas à endiguer le flot de nos pensées, il faut observer simplement que nous n'y parvenons pas, et cela suffit a dégager un espace de pleine conscience... 

 

4- Laisser être : ne pas chercher à retenir, capturer les flux et les reflux, l'agréable et le désagréable. Laisser être, c'est ouvrir la possibilité d'une transformation. 

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Dans le cadre de la pratique formelle, deux types de méditation sont enseignées : 

- L'attention focalisée : stabiliser l'esprit = calme mental. 

Principe : centrer son attention sur un objet précis 

Objectifs : apprendre à faire attention , à tout moment, sans jugement devenir conscient des vagabondages de l'esprit 

Lorsqu'on pratique un exercice d'attention focalisée, tôt ou tard, notre esprit s'évade. C'est dans sa nature de vagabonder : ce n'est ni une erreur ni un échec. Certaines personnes peuvent se décourager, considérant qu'elles sont incapables de méditer dans la mesure où elles n'arrivent pas à rester attentive très longtemps. 

L'observation de ce phénomène est au coeur de la pratique méditative : nous apprenons à identifier les mouvements automatiques de notre esprit et à nous en dégager. 

Aussi souvent que notre esprit s'évade, nous le ramenons à l'objet de notre attention. 

 

Un cycle cognitif se met ainsi en place : 

1 focalisation et maintien de l'attention 

2 vagabondage mental

3 prise de conscience du vagabondage mentalement

4 détachement de l'attention

 

- La conscience ouverte : vision pénétrante

Principe : être pleinement conscient de tous les éléments de son expérience. 

Objectifs : percevoir les choses telles qu'elles sont et non comme on voudrait qu'elles soient Réguler les émotions 

Entrer dans une connaissance claire de ce qui se passe en nous. La conscience ouverte consiste à demeurer dans l'état de surveillance évoquée, mais sans focaliser son attention sur aucun objet en particulier. Il s'agit s'accéder à l'ensemble des éléments constituant l’expérience de l'instant présent. 

En pratique, on commence par porter son attention sur la respiration, puis on laisse le champ de sa conscience s’élargir pour englober progressivement les sensations corporelles, les sons, les pensées et les émotions.

 

 

LA PRATIQUE INFORMELLE 

La pratique informelle consiste à se consacrer avec attention à des activités quotidiennes. Elle fait partie intégrante des programmes d'entraînement à la méditation de pleine conscience.

Il s'agit de faire certaines taches habituelles en pleine conscience : prendre une douche, se brosser les dents, manger, marcher, boire un thé etc.. 

L’idée est de simplement être pleinement présent à ce que nous sommes entrain de faire, sans fragmenter notre attention en pensant à autre chose ou en faisant d'autres choses en même temps. 

 

 

La mindfulness et la compassion

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Rappel :

Issue de traditions millénaires, la méditation de pleine conscience a été récemment importée dans le monde de la psychologie scientifique par Jon Kabat-Zinn, professeur de médecine américain. Depuis la création du programme MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) en 1979, l’intérêt de la communauté médicale pour cette technique n’a cessé de croître et les approches thérapeutiques basées sur la mindfulness se sont largement diffusées dans le domaine du soin et de la santé.

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La pleine conscience et la compassion sont des processus distincts et complémentaires : 

Si la pleine conscience cultive une connaissance intérieure de l’être, la compassion privilégie l’interconnexion et l’interdépendance de tous les êtres. Si la pleine conscience facilite l’acceptation de l’expérience telle qu’elle est, notamment l’expérience de la souffrance humaine, la compassion recrute le courage de changer ce qui peut être changé, pour amoindrir cette souffrance, chez soi et chez les autres. La compétence de compassion se développe principalement grâce à la méditation (Gilbert, 2015).

 

Les thérapies basées sur la compassion :

L’engouement pour les thérapies basées sur la méditation et la pleine conscience ne se dément pas. Le programme princeps MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction), de Jon Kabat-Zinn en 1979, a désormais été étendu à de nombreuses autres interventions basées sur la mindfulness depuis ces 30 dernières années (MBI, Mindfulness Based Intervention). 

Le phénomène revêt probablement plusieurs explications, dont celle de la rencontre entre les aspirations d’une société toujours plus accélérée, hyper-stimulée, fragmentée, et les preuves cliniques et scientifiques croissantes en faveur d’une approche thérapeutique non médicamenteuse, sous-tendue par des valeurs humanistes d’ouverture et de bienveillance. 

Il est intéressant de constater comment les psychothérapies modernes, comme les TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives), rejoignent les enseignements traditionnels, notamment bouddhistes. 

Les neurosciences modernes ont ainsi validé les trois types de méditations décrites de façon ancestrale :

La méditation avec l’attention focalisée apporte le calme du corps et de l’esprit du Samatha et la pratique de l’attention ouverte permet l’observation lucide du fonctionnement de l’individu du Vipassana. Restait à redécouvrir les vertus du 3ème type de méditation : les pratiques de l’amour bienveillant et de la compassion. C’est chose faite avec les dernières avancées des sciences contemplatives et les résultats cliniques d’approches thérapeutiques fondées sur la bienveillance et la compassion.

 

 

 

Le 3eme type de méditation : les pratiques de l'amour bienveillant et de la compassion

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Certaines définitions préalables apparaissent nécessaires.

« Bienveillance », « empathie » et « compassion » sont des notions à distinguer :

- La bienveillance représente une attitude intrinsèque qui consiste à souhaiter le meilleur, comme la sécurité, la santé et le bonheur, pour tout un chacun.

- L’empathie est la capacité de se représenter le point de vue (composante cognitive) et le ressenti (composante émotionnelle) d’une autre personne.

- La compassion contient, en plus de la bienveillance et de l’empathie, une motivation à vouloir soulager la souffrance de tous les êtes sensibles (composante motivationnelle ou comportementale). Ainsi, la compassion prolonge dans l’action l’attitude bienveillante et la relation empathique.

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Voici les dimensions de la compassion selon Strauss (2016) :

- reconnaissance de la souffrance,

- compréhension de son universalité,

- empathie à l’égard de la personne en souffrance,

- tolérance des sentiments éprouvés même inconfortables,

- volonté d’agir pour remédier à cette souffrance.

La différence entre « empathie » et « compassion » est fondamentale. Un exemple poignant réside dans « l’épuisement émotionnel  qualifié souvent à tort « d’épuisement compassionnel » au lieu « d’épuisement empathique », et qui peut conduire jusqu’au burn-out. Cette complication survient lorsque les soignants fonctionnent uniquement au sein de relations empathiques avec les patients (phénomène de « l’éponge émotionnelle »), et qu’ils ne développent pas l’approche compassionnée. 

Car une relation compassionnée répond à la question suivante : qu’est-ce que je peux faire pour aider et soulager cette personne, avec les moyens dont je dispose ici et maintenant, en respectant les valeurs de chacun et sans provoquer ma propre souffrance ?

Retenons les mots de Matthieu Ricard :

« la compassion n'est rien d'autre que l'amour donné à ceux qui souffrent. Un tel amour compatissant peut neutraliser la détresse et l'impuissance engendrée par l'empathie appliquée seule, et produit des dispositions d'esprit constructives telles que le courage compatissant » (2009).

 

Enfin Selon Paul Gilbert, il existe 3 flux de la compassion :

  1.   recevoir la compassion d’autrui,

  2.   apporter de la compassion aux autres,

  3.   être en auto-compassion avec soi-même.

 

 

En conclusion... 

 

La pratique de la pleine conscience est à la fois une philosophie de vie et aussi une voie thérapeutique, parce que s'inscrivant dans la dimension humaniste, existentielle., elle vise à se réapproprier une part d’éveil et de conscience. 

La nature même de la méditation consiste à entrer sans condition en rapport avec le présent vivant, et c'est ce geste seulement qui guérit. 

On ne peut pas arrêter les vagues, mais apprendre à surfer, écrit Jon Kabat-Zin. S'appuyer sur ses émotions devient un moment de vie puissant, créatif qui donne de la liberté. 

La méditation de pleine conscience renvoie inévitablement à plusieurs niveaux de signification, du simple entraînement de l'esprit à une quête de sens et une philosophie de vie. Elle peut effectivement être utilisée dans différents contextes et à différentes fin, c'est pourquoi cette notion peut parfois paraitre difficile à saisir : retrouver la sensation de présence physique, vivre pleinement l'instant présent, apprendre à transformer la relation au stress et à la souffrance, accompagner une recherche spirituelle .. ( au sens du spiritus : Esprit /conscience) 

Méditer, c'est cultiver sa présence. 

Méditer est un exercice d'attention, de puissante attention à soi même.

On pourrait dire aussi que la méditation est une condition presque nécessaire au développement d'une forme essentielle d'intelligence , l'intelligence intuitive, très puissante concernant le corps et l'esprit, puisqu'elle permet précisément une observation attentive et une familiarisation avec sa propre vie mentale en relation avec le monde. 

La méditation est un chemin qui nous emmène du centre ( nous même ) à l'ensemble du monde, pour entrer en rapport avec sa propre humanité. 

 

“Il n'existe pas d'autre temps que le temps présent. Nous “n'allons” nulle part, contrairement à ce que nous pensons. Aucun autre moment ne sera aussi riche que le moment présent. Bien que nous puissions imaginer qu'un moment à venir puisse être plus ou moins agréable que celui ci, nous n'avons aucun moyen d'en être certains. Mais quel que soit ce que vous réserve l'avenir, il ne sera ni ce que vous attendez ni ce que vous attendez ni ce que vous pensez,et, de toutes façons, lorsqu'il viendra, il sera également devenu l'instant présent. Un instant que vous pourrez manquer très facilement, au moins aussi facilement que celui ci.” 

Jon Kabat Zinn, Méditer – 108 leçons de pleine conscience 2011

 

"Méditer,  c'est avant tout un état d'esprit à cultiver jour après jour, c'est s'incliner intérieurement devant le mystère de l’être vivant que je suis et devenir extrêmement attentif et perméable à toutes les fluctuations que traversent le cœur."

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Cécile Beaudemoulin - Psychologue

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